Risques et Moyens pour s’en protéger

 

         Nous l’avons vu précédemment il existe plusieurs types de volcans et d’éruptions. Quels sont les risques d’une éruption et quels sont les moyens pour s’en protéger ?

* Les risques

Les éruptions volcaniques, de partout dans le monde, ont eut des conséquences dramatiques. Elles ont entraîné la mort de milliers de personnes, environ 1100 ces dix dernières années. Le danger ne vient pas du volcan directement, mais plutôt des conséquences de son éruption.

Les projections de cendres, de bombes , de blocs, de lapilli sont qualifiés par les scientifiques de "retombées de téphra". Leur volume est très important. Les bombes et les blocs forment des projectiles meurtriers, poussés par les explosions, entraînés par les mouvements de convection, les gaz et les cendres s’élèvent en un panache brûlant, parfois jusqu’à 40 kilomètres d’altitude, puis déroulent un nuage continu autour du globe. Ces gaz se muent alors en aérosols qui, en filtrant les rayons du soleil, perturbent le climat.

Le mot lahars désigne un matériel volcanique instable qui à la suite d’un apport d’eau se met en mouvement. Le plus souvent la pluie imprègne des cendres non consolidées, la boue emprunte alors le lit des rivières et dévale les pentes à une vitesse de 50 km/h et dévastent tout sur leur passage. Les lahars ont d’autres origines : la liquéfaction, de sols gorgés d’eau, par les vibrations sismiques ; la vidange ou le débordement d’un lac de cratère ; la fonte des neiges ou des glaces sur un volcan en crise ; éruption sous un glacier.

Lors d’une éruption ou au repos les volcans rejettent d’importantes quantités de gaz, tel l’anhydre sulfurique. Brassé par le vent ce gaz tombe en pluies acides qui brûlent les cultures. Autre gaz, le dioxyde de carbone, dont les émanations peuvent s’avérer mortelles. Le gaz incolore, inodore, s’écoulent vers le fond des vallées.

Les coulées pyroclastiques ou nuées ardentes sont un mélange de cendres, de gaz sous pression et de blocs à haute température, qui dévalent les pentes des volcans à une vitesse d’au moins 100 km/h. Les détentes de gaz et les explosions propulsent ces coulées dans une seule direction. Celles-ci peuvent remonter les contre-pentes ou franchir des pentes. Produites par l’éruption d’un volcan gris, c’est le plus dangereux des phénomènes volcaniques

La plupart des volcans sont constitués d’un empilement de matériaux hétérogènes : laves, blocs, cendres, scories

Le magma, lorsqu’il traverse ces couches instables, peut provoquer des déformations qui font qu’une partie du volcan s’effondre. Les avalanches de débris ainsi créées dévalent les pentes, si le volcan est en bord de mer, la chute des débris dans l’eau forme un raz de marée.

 

* Moyens pour s’en protéger

Près d’un demi-milliard d’homme vivent sous la menace d’une éruption volcanique.

Pour prévoir les éruptions les scientifiques disposent de matériel à la pointe de la technologie. Les scientifiques tirent leurs enseignements de trois catastrophes de ces dernières décennies : le Mont St Helens aux Etats-Unis, le Nevado del Ruiz en Colombie, le Pinatubo aux Philippines.

Les scientifiques utilisent un réseau de télésurveillance constitué d’un ensemble de capteurs :

_ extensomètre : cet appareil installé sur une ligne de faille, permet de mesurer les tensions ou les mouvements de roche ;

_ magnétomètre : cet appareil sert à mesurer les variations du champ magnétique de la terre ;

_ sismomètre : il permet de mesurer les déformations du sol produites par les ondes sismiques.

Les scientifiques utilisent aussi la détection géochimique ( analyse des gaz, de l’eau de source, de la radioactivité des roches ), la reconstitution de l’histoire du volcan grâce à la datation au carbonne 14 et le positionnement par satellite qui permet l’enregistrement des mouvements grâce à des balises.

Ces techniques leur permettent de prévoir dans un délai allant de quelques jours à un an la prochaine éruption

Un réseau de surveillance est constitué d’un ensemble de capteurs disposés de façon à enregistrer tous les paramètres. Toutes les données sont transmises en temps réel par radio à l’observatoire.

Face aux agressions possibles des volcans, la dispersion prévue et organisée, demeure bien souvent la meilleure solution. Mais encore faut il savoir où et quand les volcans vont frapper, d’où leur surveillance 24 h sur 24. Tout autour des volcans à risque, des panneaux d’information indiquant les infrastructures de protections et les zones d’évacuation.

Mais il existe d’autres moyens que la fuite. Les Hommes inventent toute une série de parades high-tech ou artisanales. Par exemple, sur les pentes du volcan Tokachi, les ingénieurs japonais ont construit le plus grand « crible-dam » du monde : un barrage fait de tubes d’acier mesurant 15 mètres de haut et 1 kilomètre de long. Ce barrage fait office de tamis, destiné à retenir les blocs et les troncs d’arbres charriés par les coulées. Autre exemple à Java, au pied du Mérapi, les indonésiens  ont construit un réseau de digues visant à freiner les coulées de boue. Ces digues sont construites avec les matériaux rejetés par le volcan.

 


 

 

DÉFINITIONs :

 

Bombe : Morceau de lave, projeté par les volcans, à l’état visqueux. Tordue sous l’effet de la projection, elle garde cette forme une fois au sol car elle se solidifie en l’air.

Lapilli : Projection volcanique de petites dimensions comprises entre les cendres et les bombes ; (de 1 mm à 10 cm). Ce sont des fragments de lave qui peuvent être projetés à de très longues distances au cours d’une éruption.

Téphra : Du grec tephra, cendre. Il a donné le mot téphrite ; roche volcanique caractérisée par l’association du plagioclase et d’un feldspathoïde.

Convection : Mouvement d’un fluide sous l’influence de différences de températures.

Coulée pyroclastique ou Nuée ardente : Avalanche et nuage de blocs et de cendres brûlantes, qui dévalent la pente d’un volcan, détruisant tout sur son passage qui déferle de 200 à 500 km/h.

Lave : Produit émit lors d’un éruption volcanique ; c’est du magma dégazé. Il peut atteindre 900 à 1200 °C.

Scorie : Fragment de lave non cristallisée, d’une dizaine de centimètres de diamètre, projeté lors de l’éruption.

Magma : Liquide composé de lave et de gaz, produit par la fusion des roches du manteau de la Terre ou de sa croûte.